Le Carcosian Film Night s’installe à Flagey pour une nuit d’horreur folk
Le projet a commencé par un court-métrage. Douze minutes de film que Julien Jauniau, son réalisateur, souhaitait projeter à Bruxelles après son passage en festival. Mais l’idée d’une séance unique ne le convainquait pas. C’est à Boston, lors du Boston Underground Film Festival, que le déclic s’opère. Il découvre plusieurs œuvres marquantes, explore les alentours — Salem, Providence — et commence à imaginer ce qui deviendra le Carcosian Film Night.
Dès l’origine, il s’agit de proposer un véritable espace de diffusion pour les courts-métrages. Ni plateforme en ligne impersonnelle, ni simple projection isolée, mais une vraie rencontre entre films, public et ambiance.
Après tout ce travail, c’est quand même très frustrant de ne pas voir le film dans une vraie salle, avec une bonne ambiance, un public qui réagit.
Lancé à l’automne 2023 à Bruxelles, l’événement revient cet été à Flagey. Cinq courts-métrages de genre seront projetés, entrecoupés de clips musicaux. Tous s’inscrivent dans une même esthétique : celle du folk-horror. Un genre à la frontière du cinéma d’épouvante et du drame, souvent ancré dans des milieux ruraux et confronté à des forces que les personnages ne maîtrisent pas. Loin des clichés, la sélection fait ressortir cette tension entre croyances anciennes et monde moderne.
Une ligne éditoriale assumée
La sélection de cette édition s’appuie sur une volonté claire de valoriser des voix diverses, en particulier féminines. Julien Jauniau a pris soin de chercher activement les œuvres en adéquation avec l’identité du festival. On retrouve notamment des films de Stéphanie Paris, Mey Montero, Sophia Ray, Mariel Sharp, Hector Mas, Alfons Casal, ainsi que des clips de Jonas Govaerts.
Le point commun, c’est vraiment cette peur ou cette crainte de la perte de contrôle. Mais aussi une certaine acceptation de perdre le contrôle et d’accepter l’environnement dans lequel on est.
Les thématiques liées à la sorcellerie ou à l’obscurantisme traversent plusieurs œuvres, sans pour autant uniformiser la programmation. Chaque film déploie une approche visuelle ou narrative distincte, mais tous contribuent à une atmosphère commune. L’univers de Carcossia, référence à des récits fondateurs du genre, sert de fil rouge à cette nuit dédiée au cinéma de genre.
Un trophée, conçu par l’atelier Proteus Workshop, sera remis à l’un des films projetés. Une manière de prolonger la mise en valeur des formats courts dans un cadre soigné et exigeant.